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Le Souffle Guérisseur

L’Imâm Mahdî est le deuxième garçon d’une fratrie de cinq enfants, génériquement réparties de façon inégale, deux garçons et trois filles. Fils d’Al Hassan, lui même fils d’Husseïn Thiaw, et de Coumba Ndôy, l’Imâm naquit à la mi-Cha‘ban de l’an 1261 de l’Hégire. Il avait un frère du nom d’Ibrahim, surnommé Biram Thiour. Kheury, Aïta et Fatou étaient ses sœurs cadettes. Biram décéda jeune, avant l’Appel ; il laissa, toutefois, une héritière dénommée Kheury. Les chroniqueurs racontent, quelque fois avec démesure, que, nourrisson, le Mahdi s’est tôt sevré du seul sein jamais tété, celui de sa mère.

Adolescent, il était d’une remarquable habileté à vite terrasser ses jeunes compagnons de jeux. Mature, il vécut une existence paisible, partagée entre pêche en mer et travaux champêtres. Pendant l’hivernage, il se consacrait à la culture et, durant la morte saison, s’employait dans la pêche maritime, à bord de pirogues. Certaines fois, les équipées navales l’entrainaient loin des rives de Yoff, son fief, en quête de produits halieutiques.

L’Imâm était d’une générosité indicible. Un de ses compagnons raconte que, lors d’une de leur multiples campagnes, il fit don de l’entier produit de sa pêche, comme souvent. Lorsque vint le moment du retour, le narrateur remarqua que le fils de Coumba Ndôy ne disposait pas de provisions ni de numéraires. Solidaire, le compagnon s’interdit de l’abandonner ou de rentrer avec lui, les mains vides. Il résolut, alors, de tenir compagnie au généreux infortuné, en espérant secrètement un prompt et heureux dénouement ; l’infortuné et le solidaire laissèrent donc les précéder le reste de l’équipe.

Au bout d’un certain temps, advint une solution, quasi miraculeuse. Une jeune dame était malade dans le patelin. Souffrant de douleurs gastriques aigües et d’insomnie, elle poussait des gémissements et inquiétait beaucoup ses proches. Compatissants, mais impuissants, les parents étaient prêts à tous les sacrifices pour que leur enfant retrouvât santé et apaisement. Informé, le compagnon déjà moult fois témoin d’inespérés exaucements de ses prières, proposa, sans l’en aviser, les services de l’Imâm. La famille de l’affligée, qui ne perdait rien à le faire, accepta l’offre.

Les deux hommes de la mer se rendirent donc auprès de l’affligée. Dès que l’Imâm eut formulé une prière et soufflé sur elle, l’éprouvée sombra dans un profond sommeil, duquel elle recouvra soulagement et guérison. Reconnaissants et décidés à respecter la parole donnée, les parents de la soulagée demandèrent à l’Imâm d’exprimer ses attentes. Sans délai, il répondit n’avoir agi que par amour de Dieu.

Après qu’ils eurent quitté la convalescente et sa famille, moins nécessiteux, l’Imâm réalisa un de ses premiers prodiges connus. Selon le compagnon, il demanda s’il lui faisait confiance. L’homme répondit par l’affirmative. L’Imâm le porta alors sur le dos, telle une mère son enfant ; ensuite, il lui ordonna de fermer les yeux et, surtout, de ne les rouvrir, qu’après qu’il lui aurait dit. Il s’exécuta. Quand l’Imâm l’y eut invité et qu’il les ouvrit de nouveau, ils se trouvaient sur les berges de Yoff.

Bien avant l’Appel, la générosité était une qualité reconnue à l’Imâm. Ainsi aidait-il ses concitoyens dans les travaux agricoles de désherbage, de semis et de récolte, sans distinguer, bénévolement. L’Imâm distribuait sans compter du fruit de son travail, notamment de ses prises halieutiques. Et, lorsque la mer était démontée, ses concitoyens appréciaient particulièrement ses largesses, sa générosité, puisqu’il était seul à oser braver ce rempart d’eau d’un démoniaque océan en furie.

Dugâ Mâdy Macalou Cissé,
 Extrait du livre SEPT DEMI-SOLEILS

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