Fondation
Création du village de Cambérène
Cambérène est la première cité layène. Sa création eut lieu en 1888 et porte la marque du Saint Maitre Seydina Limamou Lahi (pbsl). Trois ans après avoir lancé son appel, le Mahdi (pbsl) dut partir en exil. En effet, ses nombreux disciples venus massivement du Walo, du Ndiambour, du Baol et du Cayor, firent face aux représailles de la majorité des yoffois qui s’opposèrent à leur installation dans le village lébu. Ces derniers finirent par mettre en mal le Saint Maitre avec les colons français qui le persécutèrent à leur tour. Limamou reçut finalement l’ordre divin de partir en exil, il quitta Yoff la nuit du 10 au 11 Septembre 1887 accompagné par trois de ses disciples.
Le Mahdi passa trois jours à Malika puis trois mois à Gorée, et enfin neuf mois à Dakar au domicile de son compagnon et beau père Ababacar Sylla. Suite à cela, Limamou alla installer dans la zone des Niayes, à hauteur du site de Ndingala, ce qui fut la première localité layène : Kem Médine (Cambérène).
Dés lors, beaucoup de disciples s’y installèrent progressivement, notamment ceux venus du Walo.
Délocalisation du village en 1914 :
Confirmation des prédictions chrétiennes
En 1914, la première cité layène ainsi que toute la région du Cap-Vert furent frappées par une épidémie de peste. Entre temps, le père fondateur, le Mahdi Seydina Limamou Lahi (pbsl) fut rappelé à Dieu cinq ans plutôt (1909), et son fils Seydina Issa Rohou Lahi (sur lui le salut) lui succéda à la tête de la Ummah Ahlu Lahi. Si donc la fondation du village est l’oeuvre du Mahdi, la délocalisation au site actuel est, par contre, à mettre à l’actif du Messie. Le Professeur Assane Sylla nous raconta la suite en ces termes :
‘‘Les morts furent assez nombreux. Les autorités françaises représentée dans ce secteur par le Commandant qui était au poste de Thiaroye-Gare décidèrent de brûler le village par mesure sanitaire. Seydina Issa demanda au Commandant d’épargner trente cases, selon Libasse Wade qui tint cette information de son père Mamadou Wade.
Le Commandant accepta et mit à sa disposition trente soldats qui aidèrent
ses adeptes à les transporter au nouveau site.’’
LES P.SL.L ET SIRL, P.107
Seydina Issa Rohou Lahi (sur lui le salut) fut décoré à cet effet par les autorités françaises ; il reçut la médaille des épidémies. Seydina Issa entretenait de bonnes relations avec les colons français qui lui vouaient une grande considération et un profond respect. Il a également été élevé au rang de Chevalier de la Légion d’honneur, Commandeur de l’étoile noire du Bénin, Officier du Nicham Iftikar de Tunis. Pourtant cette période coïncidant avec le second avènement de Jésus -salut sur lui- correspond exactement aux attentes de l’Eglise chrétienne, puisque se rapprochant très fortement de leurs prédictions :
‘‘Des personnalités chrétiennes, en s’appuyant sur les signes que Jésus leur avait donnés sur son retour, et en employant une chronologie, ou règle divine ordonnantde compter un jour pour chaque année, en sont arrivés, presque unanimement, à affirmer que la seconde venue de Jésus devait coïncider avec l’année 1914 et des calamités comme une grande guerre et des épidémies de peste.
Très précis furent les calculs du Pasteur Russel qui déclara que le retour du Seigneur devait avoir lieu en 1874 et que 1914 serait l’année de l’érection du royaume et qu’il y aurait en 1915 une terrible anarchie sur terre.’’
LES P.SL.L ET SIRL, P.95
Si la comparaison est faite entre ces prédictions émanant de dignitaires chrétiens et ce que nous savons du Messie noir Seydina Issa Rohou Lahi (sur lui le salut), le constat est qu’il y a de très fortes convergences.
En effet, en 1914, le Messie noir était déjà cinq ans plutôt à la tête de la Ummah Ahlu Lahi comme nous l’avons évoqué précédemment. La grande guerre dont il s’agit là est bien évidemment la première guerre mondialequi a eu lieu entre 1914 et 1918.
La prédiction du Pasteur Russel concernant l’année d’apparition du Seigneur en 1874, se rapproche également très fortement des caractéristiques notées avec Seydina Issa Rohou Lahi -sur lui le salut- qui est né en 1877.
S’agissant de la prédiction de l’année de l’érection du royaume de Dieu en 1914, elle correspond exactement à l’année qui a vu le déplacement de la Nouvelle Jérusalem-Est (Kem-Médine), de l’ancien site à son emplacement actuel. C’est à partir de ce moment que l’on put parler de la Nouvelle Jérusalem qui est la frange côtière entre Jammalahi-Yoff (la Nouvelle Jérusalem-Ouest), etJammalahi-Cambérène (la Nouvelle Jérusalem-Est).
L’épidémie de peste qui frappa le Cap-Vert et notamment l’ancien site de Cambérène en 1914 scelle les très fortes convergences avec les prédictions chrétiennes et surtout celles du Pasteur Russel.
ORGANISATION SOCIALE
Seydina Issa Rohou Lahi le berger ‘sur lui le salut)
Sous son califat, Seydina Issa Rohou Lahi (PSL) veillait lui-même sur la bonne organisation sociale du village de Cambérène. Selon le vieux Abdoulaye Mbaye Thiané, cité par le Professeur Assane Sylla dans son ouvrage « Les prophètes Seydina Limamou le Mahdi et Seydina Issa Rohou Lahi » (P.94), le Saint Maitre Seydina Limamou Lahi(PSL) disait à ses disciples : « Eduquez vos enfants car le futur Maître (Seydina Issa) sera ferme et dur, et si vous n’éduquez pas vos enfants dès maintenant, vous risquez un jour d’avoir le cœur meurtri lorsqu’il le fera à votre place ». L’auteur poursuit : « Il (Seydina Issa) aimait l’ordre à tel point qu’il veillait lui-même au bon alignement des maisons de Cambérène et exigeait que les gens ne circulassent pas la nuit au-delà d’une certaine heure. Par contre, il se promenait en pleine nuit dans les rues du village, et répétait à ceux qu’il rencontrait à des heures tardives : “Allez vous coucher, la nuit appartient à d’autres créatures” ».
Le vieux père Ousmane Bâ raconte qu’une fois, il fut réveillé en pleine nuit par les bêlements intenses de ses chèvres. Il se leva et se dirigea vers la bergerie. Arrivé près de la bergerie, il trouva là, Seydina Issa qui lui dit : « Qu’est ce qui te prend de circuler en pleine nuit ? Rentre chez toi, ne vois tu pas là-bas ce qui t’attend pour te dévorer ; ne circule plus à une heure aussi tardive ». Ainsi le Saint Maitre veillait à tout, et surtout à la bonne éducation des enfants et des jeunes gens. Cela d’ailleurs, son père Limamou l’avait prédit, en insistant sur la sévérité de ses méthodes… En particulier, il ne cessait d’exhorter au travail et n’aimait guère voir des oisifs rester au village aux heures de travail.’’
Seydina Issa Rohou Lahi l’urbaniste (sur lui le salut)
Seydina Issa organisa la cohabitation du village et l’implantation des cases d’une manière assez particulière avec le système des Eutt (mot wolof signifiant cour de maison). En visionnaire, et comme un urbaniste né, le Messie veillait à ce que la mise en place des cases forme tour à tour et en bloc, l’image de la lettre «U» de l’alphabet français, ou encore la lettre «Nun» ou «Bâ» arabe. Ceci était bien sûr calculé, et l’objectif dit-on, était de faire régner un esprit de solidarité, de partage et d’entraide dans le village. Ainsi chaque famille pouvait s’imprégner des problèmes et difficultés qui frappaient les familles voisines, et apporter éventuellement son aide ou secours si le besoin se faisait sentir. Ainsi donc, l’on raconte que le Messie veillait scrupuleusement au bon vivre dans le village, selon les principes et les préceptes de l’Islam.
Et telle une cité sainte digne de ce nom, la consommation et la vente de produits comme la cigarette et l’alcool y sont formellement interdites ; ainsi également, les jeux de hasard et la musique sont bannis. Le village qui a regorgé au fil du temps de chanteurs de renom, est habituellement animé au rythme du zikroulah.
EVOLUTION
Cent ans plus tard, Cambérène aura bien grandi. L’actualité est actuellement marquée par les préparatifs de la célébration du centenairede la cité sainte. Le village layène de plus d’une dizaine de Eutt en 1914, a laissé place à une agglomération urbaine de quinze quartiers en 2014 : Keur Goumak, Deggo, Islam, Diamaguène, Kawsara, Thiokholane, Peulga, Cayor, Mbane, Médina, Extension, Cambérène 2A, Cambérène 2B, Cambérène 2C, Cité des Nations Unies.
D’après les derniers recensements de l’Agence Nationale des Statistiques et de la Démographique (ANSD) en 2010, Cambérène compte un peu plus de 44 500 âmes. La naissance des nouveaux quartiers et la croissance démographique ont conduit au recul progressif du style d’habitat classique traditionnel. Les quartiers de MEDINA, MBANE II, Nations Unies, Cambérène 2A et B, et Cambérène 2C, sont nés du projet d’extension qui a donné naissance à Cambérène 2 au début des années 80. Ce projet est à mettre à l’actif du troisième calife du Mahdi, Baye Seydi Thiaw Lahi -que Dieu le bénisse-.
Le Messie noir Seydina Issa Rohou Lahi -sur lui le salut- a légué à la postérité une cité religieuse, sainte, vivant selon les préceptes et les valeurs des enseignements de son père Seydina Limamou Lahi Al Mahdi (pbsl). Mais malheureusement, on assiste à un certain relâchement ces dernières années. Et l’on espère bien que les activités marquant le centenaire de Cambérène seront l’occasion de poser le débat et d’adopter les mesures tendant à un retour aux valeurs sociales, culturelles et religieuses, enseignées par le Mahdi et consolidées par le Messie.
Mar Fall Lahi
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